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Prévention de la pédophilie : focus sur l’avancement du dispositif gouvernemental S.T.O.P

Civil - Personnes et famille/patrimoine
06/07/2023
Par une réponse ministérielle du 27 juin 2023, le Gouvernement s’exprime sur les modalités d’évaluation du dispositif S.T.O.P (Service Téléphonique d’Orientation et de Prévention) relatif à la prévention de la pédophilie en France depuis sa mise en application.
L’étude « Face à l’inceste », a démontré que 6,1 millions de personnes, soit 10 % de la population française affirmaient avoir été victimes d’inceste durant leur enfance. À la suite d’une recommandation d’une audition publique sur la prévention de la pédophilie en 2018 et d’une autre recommandation d’une mission commune d’information du Sénat la même année, un numéro d’appel unique a été créé.

De ce fait, en 2021, la Fédération Française des Centres Ressources pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles (FFCRIAVS) a mis en place le dispositif S.T.O.P (Service téléphonique d’orientation et de prévention) avec un numéro unique (0 806 23 10 63) afin d’aider et stopper les personnes ayant des pulsions sexuelles sur mineurs.

Mme la secrétaire d’État auprès de la Première ministre, chargée de l’Enfance a alors fait l’objet de plusieurs interrogations autour de ce thème. Il s’agissait de savoir quelles sont les modalités d’évaluation du dispositif S.T.O.P depuis sa mise en application ? Combien de personnes ont appelé le numéro préventif sur l’ensemble du territoire ? Mais également quelle orientation thérapeutique ou médicamenteuse leur a été proposée ? Comment le bon suivi de ces orientations est-il assuré ? Ainsi que l’impact en matière de passage à l’acte des personnes suivies ?

Le Gouvernement signale qu’au moment où un appelant sollicite le service téléphonique, l’appel se voit directement transféré vers le Centre Ressource pour les Intervenants auprès des Auteurs de Violences Sexuelles (CRIAVS) du territoire de résidence de l’appelant. La mise en place d’une évaluation et la possibilité d’une prise en charge sont alors adoptées dans le but d’éviter tout éventuel passage à l’acte.

De surcroît, le Gouvernement rappelle que le plan lutte contre les violences faites aux enfants 2020-2022 a permis la réalisation d’une campagne de communication nationale qui s’est déployée autour de supports visuels tels que « Vous ne voyez qu’elle/que lui ? », ainsi que d’un site internet : dispositifstop.fr. Plus de 4 100 appels ont été reçus, avec un résultat plutôt favorable puisque 60 % des appelants qui décrivaient avoir une attirance pour les enfants ont obtenu une orientation vers des soins en centre médico-psychologique, en consultations spécialisées rattachés ou non à un CRIAVS ou en cabinet libéral.

Toutefois, bien que les deux actions du plan de lutte interministériel contre les violences faites aux enfants 2023-2027 soient en cours d’arbitrage, le Gouvernement prévoit de poursuivre le système de prévention de la pédophilie par la remobilisation de la campagne de communication à destination du grand public. Mais également, d’engager une audition publique sur la prise en charge des mineurs auteurs de violences sexuelles.

Ce qui aurait pour impact de renforcer la prévention primaire des violences sexuelles faites aux enfants et par la même occasion d’instaurer des méthodes d’évaluations et de réflexions dans le champ de l’accompagnement et du soin.
 
Par Johanna Barge
 
Source : Actualités du droit